Corticostérone chronique chez les poules
Introduction
La filière avicole est une industrie mondiale prospère, en particulier en Chine. L’élevage intensif est une pratique de plus en plus utilisée pour améliorer les rendements. Ce modèle d’élevage expose les poules à des facteurs de stress permanents : taux d’humidité et température élevés, exposition ininterrompue à la lumière et au bruit. Il en résulte une perte de poids, une augmentation de l’indice de consommation et une accumulation de graisse périphérique.
Le stress chronique peut augmenter la sécrétion de glucocorticoïdes (GC), des substances de stress produites par les glandes surrénales responsables de la régulation de nombreux processus physiologiques : croissance, développement, reproduction et système immunitaire.
Objectif
Le stress chronique provoque des taux élevés de glucocorticoïdes circulants, qui perturbent le métabolisme lipidique et entraînent une stéatose hépatique non alcoolique chez l’homme et la souris. Les acides biliaires (AB), des métabolites initialement synthétisés dans le foie avant d’être métabolisés par le microbiote intestinal humain, jouent pour leur part un rôle essentiel dans le métabolisme lipidique. Cette étude était destinée à étudier les effets des glucocorticoïdes sur le métabolisme des acides biliaires et le microbiote intestinal humain chez les poulets.
Méthode
Dans cette étude, des poulets âgés de 35 jours ont reçu des injections quotidiennes de corticostérone à la dose de 4 mg/kg pendant 14 jours, pour simuler les effets du stress chronique.
Résultats
Le traitement par la corticostérone a entraîné une augmentation significative des taux de triglycérides dans le plasma et le foie. Une coloration à l’hématoxyline-éosine et avec Oil Red O a montré que le traitement par la corticostérone induisait une stéatose hépatique chez les poulets. L’exposition à la corticostérone a également entraîné une régulation négative de la teneur en acides biliaires totaux (ABT) dans le foie, tout en augmentant leur présence dans les fèces.
La chromatographie liquide ultra-haute performance (CLHP) associée à la spectrométrie de masse haute résolution (SMHR) a montré les résultats suivants : l’exposition à la corticostérone a fortement diminué les taux hépatiques de l’acide chénodésoxycholique, de l’acide tauro-α muricholique et de l’acide β-tauro-muricholique. De plus, cette exposition a significativement réduit l’expression des gènes codant pour la synthèse (CYP8B1 et CYP27A1), la conjugaison (BACS) et la régulation (KLβ et FGFR4) des acides biliaires.
Le séquençage de l’ARNr 16S a montré que le traitement par la corticostérone avait fortement réduit les quantités de Lachnospiraceae, d’Eisenbergiella, de Blautia et d’Eubacterium, et augmenté l’abondance de Barnesiella, de Lactobacillus et d’Helicobacter. Une analyse par corrélation de Spearman a montré une relation significativement positive entre les acides biliaires totaux (ABT) fécaux et l’abondance des bactéries Lactobacillales, Lactobacillus et Barnesiella.
En comparaison, les acides biliaires totaux hépatiques ont montré une corrélation positive avec l’Eubacterium, et négative avec Helicobacter.
Conclusion
En résumé, une exposition chronique à la corticostérone perturbe le métabolisme hépatique et des acides biliaires intestinaux, entraînant une dysbiose du microbiote intestinal. Ces phénomènes pourraient être associés à la survenue d’une stéatose hépatique chez les poulets.
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- Diagnosis of Major Poultry Diseases
https://www.veterinary33.com/poultry/articles/1770/chronic-corticosterone-in-chicken.html
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